Déguster un whisky – mieux comprendre cet art

Dernière mise à jour: 13.10.24

 

À l’instar du vin, certains alcools de haute catégorie comme le whisky doivent se déguster à la manière des connaisseurs. Oubliez donc la façon des cowboys qui les boivent au goulot et cul sec. Pour profiter de cette boisson et en apprécier toutes les subtilités, adoptez les comportements qui s’imposent.

 

Prenez les bonnes dispositions

Si la plupart tiennent l’habitude de se verser une petite consommation à n’importe quelle heure de la journée, sachez qu’il existe un moment propice pour déguster le whisky de manière optimale. Le meilleur instant se situe en fin de matinée ou en fin d’après-midi, au moment où vos papilles auront oublié le goût des derniers aliments que vous aurez ingérés au petit-déjeuner ou au déjeuner. Bien entendu, si vous comptez profiter de cette séance, évitez de succomber à la tentation d’une petite tasse de café. Le goût de la caféine pourrait en effet fausser votre perception gustative le moment venu.

Ensuite, mettez-vous dans une ambiance propice à cet instant de plaisir auquel vous aspirez. Placez-vous de préférence dans une pièce suffisamment aérée et éclairée. Une telle pièce vous permettra de détecter plus facilement tous les fumets que votre boisson va libérer. Selon votre conception de la dégustation, vous pouvez y procéder seul, ou inviter des amis pour partager le moment avec vous, et discuter ensemble de vos impressions sur le produit. Dans le premier cas, vous pourrez apprécier l’instant, bien calé au fond d’un fauteuil confortable, votre verre à la main. Dans l’autre situation, partager l’instant avec vos amis autour d’une petite table pourrait être l’idéal.

Enfin, le choix du matériel s’avère également être primordial pour vous fournir l’optimisation des sensations à découvrir. Optez pour un véritable verre à whisky. Les connaisseurs préconisent les modèles suivants. En premier choix, optez pour le verre Glencairn, avec son fond épais. Autrement, dans l’ordre qualitatif, vous pouvez choisir un verre Copita, à tulipe ou de type Inao. Le point commun entre ces quatre modèles se matérialise par leur forme en goutte d’eau, à savoir un fond large et une partie supérieure étroite, suffisamment ouverte pour laisser passer le nez. Les trois derniers verres sont tous des verres à pied.

Goûtez avec les yeux pour commencer

L’analyse visuelle concerne essentiellement trois éléments. Premièrement, intéressez-vous à la couleur. En fonction de la durée de vieillissement du malt, la boisson sera d’autant plus foncée. Les variations de la couleur de robe, du jaune pâle au brun foncé, vous indiqueront alors combien de temps le whisky a vieilli. Ensuite, vous devez vous intéresser à la limpidité du liquide. De minuscules particules invisibles peuvent lui procurer un aspect trouble, ce qui signifie que le whisky n’a pas été filtré.

Vous vous trouvez donc devant une bonne qualité potentielle. Pour finir, vérifiez la consistance, que l’on appelle aussi le gras. Prenez le verre et faites-y tourner le whisky, puis observez les larmes – ou jambe, qui ne sont autres que les traînées laissées par le liquide. Le meilleur whisky se remarquera par des traînées longues indiquant un degré d’alcool élevé, et par des larmes qui mettent du temps à redescendre, signe d’une forte concentration en glycérol.

 

Faites intervenir votre sens de l’odorat

Pour continuer votre séance de dégustation, votre nez doit agir une première fois, pour capturer les arômes qui se dégagent au premier versement, qui s’en iront très vite, et qui ne reviendront pas. Ils vous fournissent la dominance du produit, qui ne se révèle qu’à ce stade, pour indiquer qu’il s’agit par exemple d’un whisky floral, malté ou tourbé, entre autres. Après ce premier nez qui vous indique en même temps la puissance alcoolique, faites tourner le whisky dans le verre, puis sentez de nouveau.

Vous pourrez alors confirmer la première impression sur la qualité, et découvrir de nouveaux arômes de plus, libérés après ce mouvement d’aération. Vous pouvez vous offrir un troisième nez après avoir rajouté quelques gouttes d’eau de source dans le whisky. En diluant ce dernier, l’eau provoque une réaction chimique, qui vous permet de sentir d’autres arômes existants, mais qui ont été masqués par l’intensité de l’alcool.

Confirmez le tout avec vos papilles gustatives

Après avoir franchi les étapes précédentes, vous arrivez au summum de la dégustation : la mise en bouche. À ce stade, la mission consiste à consolider – ou infirmer – ce que vous avez pu constater précédemment. Prenez une petite gorgée, puis gardez-la en bouche quelques secondes seulement, en prenant soin de la faire passer sur et sous la langue. Évitez d’ouvrir la bouche, pour une montée rapide en température, afin que le whisky se dévoile rapidement. Vous pouvez ensuite choisir de recracher ou d’avaler cette première gorgée, avant d’en prendre une seconde, que vous garderez cette fois plus longtemps en bouche, pour en découvrir toutes les subtilités.

La dégustation au sens propre du terme se déroule dans cette dernière étape, et elle vous informe sur deux aspects spécifiques du whisky, notamment l’aspect tactile et l’aspect aromatique. Pour la première rubrique, vous pourrez vous faire une idée sur trois axes principaux. Vous aurez d’abord une première information par les couvrantes, qui remplissent tout l’intérieur de votre bouche en vous fournissant une sensation grasse, crémeuse ou onctueuse.

Ensuite, vous pourrez ressentir l’axe des réchauffantes, qui concerne la manière dont l’alcool stimule votre cavité buccale. Enfin, vous serez informé sur les piquantes, qui fournissent des sensations comprises entre la fraîcheur vivace et l’astringence. Quant au côté aromatique, garder le whisky en bouche vous ouvre la palette des saveurs qui se déclinent en fonction du produit, entre les différents goûts principaux – acide, amer, salé, sucré – et leurs variantes respectives, à savoir sec, crémeux, ou aigre, entre autres.

Par ailleurs, un dernier aspect à considérer, et certainement le plus important, concerne la caudalie. Cette notion analyse la persistance du whisky dans la bouche, qui se mesure en seconde. Un whisky court ne dure que 5 à 6 caudalies, tandis qu’un whisky long peut arriver jusqu’à 25. Ceci est le signe d’un whisky de bonne qualité.

 

 

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