La lutte contre le phylloxéra en France et les conséquences sur la production du vin

Dernière mise à jour: 15.09.24

 

Près de 2 millions d’hectares de vignoble français ont été détruits par ce puceron ravageur vers la fin du 19e siècle, réduisant ainsi en miettes l’espoir de tout un peuple vivant de la production de vin. Cette crise a laissé place à de nombreuses actions frauduleuses qui ont par la suite suscité les révoltes des paysans.

 

Le Phylloxera de la vigne

Cette maladie de la vigne est causée par une espèce d’insectes hémiptères appartenant à la famille des Phylloxeridae. C’est un insecte ravageur qui est originaire de vigne américaine et qui a été importé accidentellement des États-Unis au plus grand malheur des vignes de France. Connu également sous l’appellation de Daktulosphaera Vitifoliae, ce puceron s’attaque initialement aux feuilles de vigne en apparaissant comme de la galle. Ensuite, il évolue en forme souterraine et arrive jusqu’à la racine de la vigne pour exterminer les souches et les rendre vulnérables. 

Il n’a fallu que quelques années au phylloxéra de France pour envahir tous les pieds de vigne, ce qui a contraint les vignerons à arracher ce qui restait dans leur plantation. Cette destruction massive attaquant les vignes de France, apparue vers la fin du 19e siècle a donc poussé les acteurs de la production de vin à réaliser plusieurs tentatives afin de lutter contre le principal fléau.

Les actions entreprises

Au vu des dégâts laissés par la crise de Phylloxéra, les vignerons ont d’abord eu recours à l’usage d’insecticides qui n’ont malheureusement pas eu l’effet souhaité. Ils ont donc cherché une autre alternative et ont misé sur l’immersion des vignes pendant l’hiver dans le but de tuer le puceron par le grand froid. Cette tentative a encore échoué, car seuls les vignobles du Languedoc ont été faciles à inonder et ont pu être protégés. 

Il ne restait alors plus que le greffage comme dernier espoir. En effet, les parties aériennes des vignes d’Europe ont été greffées sur les racines des vignes américaines qui avaient l’avantage de résister aux attaques de l’insecte Phylloxera et ont pu apporter les nutriments et les minéraux nécessaires au bon développement de la vigne. La qualité des cépages du vin sans alcool et des autres breuvages en France a donc pu être rehaussée grâce à cette pratique.

 

Les conséquences de la crise

La crise de phylloxéra a engendré de nombreux rebondissements dans l’histoire de la vigne française. Une pénurie de vins est d’abord apparue, ce qui a entraîné la fabrication de vins frelatés obtenus sans la fermentation complète d’un jus de raisin frais. Face à divers abus, un service de répression des fraudes et une définition légale du vin ont été instaurés en 1905. 

En 1907, une manifestation des vignerons du Languedoc indignés par la chute des cours du vin provoquée par la surproduction des jeunes vignes greffées a vu le jour après la révolte en Champagne en 1911. Afin de différencier les vins issus d’une production de qualité et ceux frelatés, la loi du 6 mai 1919 a réglementé les limites géographiques de production propres aux appellations d’origine contrôlées en 1935 selon les conditions de cépage des vins.

 

 

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